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Marc Anilton
28 novembre 2012

Bernard Tapie s'offre pour noël le quotidien La Provence!

Rédacteur :  Marc Anilton / NEWSPEOPLE Vente des quotidiens régionaux du Groupe Hersant Média (GHM) (La Provence, Nice-Matin, Var-Matin, Corse-Matin) prend la tournure d’une partie de manille pagnolesque sur le Vieux-Port avec ses bluffs, ses appels du pied entre partenaires et ses non-dits. L’enjeu consiste à savoir comment l’empire Hersant, étranglé par une dette de 210 millions d’euros, va être découpé.

Autour de la table, les joueurs sont de plus en plus nombreux. Bernard Tapie, après avoir juré qu’il ne serait pas de la partie, est enfin sorti du bois.

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Depuis, la liste des candidats au rachat s’allonge de jour en jour. Entre l’homme d’affaires Iskandar Safa, conseillé par l’ancien patron du Figaro, Etienne Mougeotte, Jean-Noël Guérini, sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhône, Bruno Franceschi, l’ancien président du directoire de Sud-Ouest, et Gérald de Roquemaurel, ex-patron du pôle presse de Lagardère, les ébauches de tour de table se multiplient et pas que pour jouer à la manille. François Pinault, sollicité par l’Elysée pour faire barrage à M.Tapie, a jeté un œil sur le dossier avant de le refermer aussitôt.

Dans cette partie endiablée, les équipes se constituent. D’un côté, les principales banques créancières du groupe, Natixis, Société générale et BNP Paribas, qui détiennent près de 60% de la dette. Face à elles, la paire Bernard Tapie/GHM. Le premier rachèterait la moitié du capital du second pour une cinquantaine de millions d’euros. Une goutte d’eau au regard des 285 millions d’euros que lui a accordés un tribunal arbitral dans le cadre du contentieux qui l’opposait au Crédit lyonnais sur la vente d’Adidas par la banque en 1993.

L’histoire d’amour entre M.Tapie et les banques se poursuit donc, mais cette fois avec les créanciers de GHM, qui ne sont guère enchantés par l’offre de l’homme d’affaires. Ils soupçonnent M.Tapie de vouloir jouer les marchands de biens à leur place en vendant l’empire Hersant par appartements.

Mais qu’on ne s’y trompe pas. Le moteur de tout cela, c’est l’affectif. L’ancien patron de l’Olympique de Marseille reste très attaché à la cité phocéenne, dont on dit qu’il convoiterait à nouveau la mairie. Dans cette perspective, La Provence constituerait un atout maître. Bernard Tapie n’aurait plus qu’à vendre au plus offrant ses autres cartes pour rentabiliser l’affaire.

GHM est lui aussi dans l’affectif. Le montage permettrait à la famille Hersant de conserver les quotidiens d’outre-mer, considérés comme le cœur historique du groupe. «Tu me fends le cœur!», pourraient se lancer les deux partenaires. Pas sûr que les banques, qui ne recouvreraient qu’un quart de leur mise de départ, soient dupes.

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