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Marc Anilton
28 janvier 2013

Fabien Onteniente le galop de trop!

Rédacteur :  Marc Anilton / NEWSPEOPLE Turf n’est pas seulement l’un des pires titres de film de 2013, cette comédie est également bien partie pour devenir l’un des pires rejetons cinématographiques de l’année...

L’argument : C’est l’histoire de quatre potes, quatre petits Français : le Grec (l’ostéopathe), Fifi (qui vit chez sa mère, concierge), Fortuné (l’Antillais qui travaille à la Cogex), et Freddy (le flambeur). Ils fréquentent assidûment un PMU parisien, Le Balto. Fatigués de perdre le peu qu’ils ont, ils veulent arrêter de jouer au Turf… Oui mais, selon la devise bien connue des turfistes : Jour de perte, veille de gain, le destin frappe au carreau ! Un destin qui porte des costumes de grand faiseur, un joueur de légende, connu comme le loup blanc sur tous les hippodromes, de tous les turfistes et… de la Police des Jeux : Monsieur Paul. Ce "gentleman" de retour aux affaires leur propose d’acheter un crack, en réalité une vielle carne : Torpille. Ils sont quatre… et décident d’acheter chacun une patte du canasson ! La bande du Balto entre alors dans le monde des propriétaires, des combines et des milliardaires d’Auteuil à Monte-Carlo.
Vont-ils triompher ou tout perdre, même leur amitié ? Les chevaux sont sous les ordres !

Turf4Crédit photos : Marc Anilton / NEWSPEOPLE

Notre avis : Turf sort sûrement bien trop tôt en ce début d’année 2013 pour avoir pu méditer avec le recul nécessaire sur la litanie de flops et de déceptions qu’a subi la comédie française l’an passé. En fait, le nouveau Fabien Onteniente (que du lourd, de Jet Set à Camping) accentue un peu plus la scission entre la France d’aujourd’hui, toujours plus urbaine, sûrement plus exigeante, moins franchouillarde, et celle exhumée ici, obsolète à l’instar du gag autour de Marthe Villalonga en train de jouer à la Wii (des mauvaises idées comme celle-ci, le film en regorge !).
Faute d’un scénario substantiel ou original, Onteniente joue avec le nom des acteurs, s’offrant une brochette conséquente de stars et de seconds rôles bien connus du grand public. Une recette populiste qui consiste à rendre plus beaufs qu’ils ne le sont vraiment des comédiens que l’on aime bien (Chabat et Baer, quand même !), à sous-employer des tempéraments de feu (Héléna Noguerra, totalement veine, on se souviendra du plan final ridicule où elle lève sa coupe de Champagne, à la réussite de ce film ? On en doute !), et à enterrer un peu plus la carrière de comédiennes un peu fades (Vahina Giocante pour la romance improbable, la seconde en moins d’un mois pour l’actrice après Un prince presque parfait). Faute d’un vrai souci d’écriture, Turf est toujours au taquet quand il s’agit de surfer sur tous les poncifs de la comédie populaire : même la musique emprunte des airs dignes des nanars des années 70 (Le Gendarme n’est pas très loin). Oui, Turf et son titre un peu honteux (il fallait l’oser, intituler son bébé Turf... après Disco et Camping, cela fait presque conceptuel !) est le vide fait film, un caprice de producteur qui pue l’argent, exhibé sans complexe, débordant de luxe à chaque image, pour rien... Toujours ce même bling bling infligé à la population avec un mépris que l’on espère inconscient... A l’instar d’Un plan parfait, de La vérité si je mens 3 ou d’Astérix & co, on ne ressent dans ce nouvel essai de phénomène populaire aucun respect pour le public à qui on livre des sempiternelles fiestas cossues (l’échec de People, Jet Set 2, ne lui avait-il pas suffit ?), des courses de chevaux hippiques en milieu guindé et un vilain Gérard Depardieu, inscrit dans le manichéisme le plus primaire, qui doit en fait avoir quitté la France pour échapper à l’opprobre de pareille sortie. Qu’un grand talent comme lui en soit réduit à cela, c’est bien le grand drame actuel de sa vie. Poutine à côté, ce n’est presque qu’un détail !
Bref, attention, sous ses airs de comédie bien filmée (Onteniente n’a jamais été un cancre dans le domaine), Turf n’est rien d’autre qu’un illustre navet au budget boursouflé. A fuir !

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