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Marc Anilton
17 avril 2013

le Méga procès des prothèses PIP s'ouvre à Marseille

Rédacteur/Marc Anilton/canalblog.com/L'audience est ouverte. Le procès des prothèses mammaires frauduleuses PIP s'est ouvert mercredi 17 avril peu avant 11 h 30 à Marseille, dans un hall du parc des expositions aménagé pour l'occasion. Très attendue, la confrontation entre les nombreuses plaignantes et Jean-Claude Mas, le fondateur de la société varoise au cœur d'une supercherie aux répercussions mondiales, durera un mois. Les cinq prévenus encourent jusqu'à cinq ans de prison.

jean-claude-masCrédit photos : R-P Anilton/Agency/Newspeople©

Jean Claude Mas sur le ban des accusés l'air ébahi...!

Face au drame, Il veut jouer l'idiot du village!

Avant l'ouverture de l'audience, la Cour de cassation a décidé que le procès se maintiendrait à Marseille malgré le recours de deux ex-cadres de PIP, également prévenus, qui réclamaient un dépaysement. Leur défense estimait notamment que le TGI avait apporté "un soutien logistique aux victimes" en facilitant la procédure de constitution de partie civile.

En fin de matinée, Jean-Claude Mas, 73 ans, se retrouvera pour la première fois face aux victimes de la fraude, des femmes qu'il avait accusées, lors de son audition par les gendarmes, de porter plainte "pour le fric". Dans ce procès pour "tromperie aggravée" et "escroquerie", elles sont quelque 5 250 plaignantes, françaises pour l'essentiel – sur environ 30 000 porteuses de la marque Poly Implant Prothèse en France et bien plus encore à l'étranger.

Lire (édition abonnés) : Procès hors norme du scandale des prothèses PIP

Philippe-courtoisCrédit photos : R-P Anilton/Agency/Newspeople©

Philippe Courtois l'avocat des plaignantes

 

UN CADRE INÉDIT

Un nombre tel qu'il a généré un déploiement inédit à Marseille, où un centre de congrès a été mobilisé pour installer, sur 4 800 m2 et pour 800 000 euros, le prétoire et ses salles attenantes. Jusqu'au 17 mai, le tribunal correctionnel étudiera comment PIP a pu remplir pendant dix ans ses prothèses d'un gel de silicone industriel non autorisé, déjouant les contrôles de TUV, son certificateur, et ce jusqu'à sa liquidation judiciaire en mars 2010 après une alerte de l'Agence des produits médicaux (ANSM).

Il se penchera également sur les responsabilités de chacun de cinq prévenus : Jean-Claude Mas, qui pendant l'enquête a assumé voire revendiqué la manipulation, mais aussi son ancien bras droit Claude Couty, la directrice de la qualité Hannelore Font, le directeur technique Loïc Gossart et le directeur produits Thierry Brinon. Du fait de  l'insolvabilité des prévenus – M. Mas et son ex-DG sont mis en examen dans une enquête en cours sur le sort des fonds générés par la fraude–, il est peu probable que l'audience débouche sur des indemnisations majeures pour les victimes.

Jean Claude Mas le scandale des prothèses mammaires PIP

Capture & Montage Vidéo : Marc Anilton/Newspeople©

"DE MAS JE N'ATTENDS RIEN"

En garde à vue, Jean-Claude Mas, qui exerça divers métiers avant d'en venir aux prothèses en 1991, a reconnu avoir fraudé sur le gel pour des raisons financières (un million d'euros de gain annuel, selon l'enquête), tout en niant nuire à la santé. Claude Couty, lui , plaidera coupable, relevant l'influence de Mas, indique son avocat Christophe Bass. Mme Font, "très éprouvée" selon son conseil Jean Boudot, reconnaît aussi les faits, mais sa défense devrait disputer la notion de dangerosité.

Selon l'ANSM, sur l'ensemble des prothèses retirées depuis le début du scandale, un quart étaient défectueuses (enveloppe rompue, écoulement de gel), provoquant notamment des réactions inflammatoires – sans que les autorités relèvent un risque accru de cancer. Les cinq co-prévenus sont mis en examen pour "blessures involontaires" dans un autre volet judiciaire toujours à l'instruction à Marseille.

"De Mas je n'attends rien, il a été si méprisant," assure Joelle Manighetti, opérée cinq fois depuis la rupture de la prothèse qui lui avait été implantée après un cancer du sein et arrivée de région parisienne mardi à Marseille. "Mais j'ai l'intention de lui dire ce que j'ai sur le cœur, que nous sommes prisonnières jusqu'à la fin de notre vie de notre souffrance, et j'aimerais qu'il le porte sur sa conscience".

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